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Photo du rédacteurThierry Bardy

En équipe, tout est possible !



Stéphane Nomis Marie Humblot-Ferrero Laurent Acharian


Qui l'aurait cru ? » La question faussement candide de Teddy Riner à l'issue de la finale de l'épreuve par équipe mixte de judo des Jeux Olympiques révèle les vertus du travail en équipe tant loué dans les entreprises. Quand certaines règles élémentaires du travail collectif sont respectées, tout devient possible. L'équipe de France de judo nous en a donné un exemple éblouissant.

C'était le 31 juillet dernier, l'équipe de France de judo bat l'équipe japonaise en finale des Jeux Olympiques. Cette victoire sur le papier est plus qu'improbable. Lors des épreuves individuelles, les Japonais ont conquis douze médailles dont neuf titres sur quatorze possibles. En face, la France comptabilisait certes sept breloques mais seulement un titre, celui acquis en - 63 kg par Clarisse Agbegnenou. Au vu de l'histoire de cette épreuve par ailleurs, les chances françaises étaient infimes.

Créée au lendemain des JO de Rio et testée lors des différents championnats du monde, l'épreuve n'a jamais échappé aux Japonais. Si l'on ajoute à cela le facteur géographique - au pays de Jigoro Kano, créateur du judo, dans le temple de la discipline, le Nippon Budokan -, on comprend que l'équation est délicate. Alors comment les Français ont-ils pris le meilleur sur cette équipe invincible ?

Il y a tout d'abord le juste équilibre entre générations. Pour relever un défi majeur, il est important d'associer l'insouciance de la jeunesse à une certaine expérience du feu. C'est dans cet esprit que Larbi Benboudaoud, directeur de la haute performance et vice-champion olympique en 2000, a composé son équipe. Au rang des tauliers : Guillaume Chaine, Axel Clerget et Teddy Riner.

Chez les femmes, Clarisse Agbegnenou n'a certes que vingt-huit ans mais a une expérience immense (cinq titres mondiaux et un titre olympique). Tout comme Margaux Pinot, vingt-sept ans et championne d'Europe. Parmi les plus jeunes, deux pépites du judo français qui ont glané deux belles médailles en individuel : médaille de bronze pour Romane Dicko, vingt et un ans, et médaille d'argent pour Sarah-Léonie Cysique, à vingt-trois ans seulement.

Lorsque Teddy Riner descend du tatami à 3-1 après sa victoire face au champion olympique Aaron Wolfe, il prend le visage de Sarah-Léonie Cysique entre ses mains et l'embrasse sur le front. Il lui transmet symboliquement son expérience et son énergie. Il sait qu'il faut faire confiance à la jeunesse et que le titre passe par un exploit de la jeune femme.

Equilibre des genres

Quand on regarde les résultats de la journée des Français, on constate que les femmes ont apporté autant de victoires que les hommes. En quarts de finale, c'est même trois victoires féminines qui ont scellé la rencontre. Rien n'aurait été possible sans l'ultime uchi-mata de Margaux Pinot dans le golden score. Cette victoire prouve que rien n'est possible sans un équilibre des genres, si important dans la performance mais aussi dans la dynamique d'une équipe. Il n'y a pas de succès d'équipe sans leader. Un leader est audible pour ses succès et, en la matière, la France a pu compter sur deux champions d'exception. Teddy Riner, bien sûr, chez les hommes. Double champion olympique, dix fois champion du monde, le champion avait beau avoir perdu sa couronne dans la semaine, il n'en reste pas moins le plus grand champion de l'histoire du judo et, à ce titre, il est un référent dans l'équipe de France.

Sans compter la crainte qu'inspire le champion. En finale, ce n'est pas Hisayoshi Harasawa, le poids lourd de la catégorie, tétanisé par ses multiples défaites face à Teddy qui sera aligné mais Aaron Wolf, vainqueur certes en -100 kg mais totalement effrayé lui aussi à l'heure de monter sur le tatami et qui ne produira finalement aucune action franche.

Chez les femmes, la leader, c'est Clarisse Agbegnenou, une championne en état de grâce qui a été porte-drapeau de la délégation française et qui bat en finale la championne olympique des -70 kg.

Portés par ces leaders, des judokas en grande difficulté dans la compétition individuelle comme Guillaume Chaine, Axel Clerget ou Margaux Pinot ont su tourner la page et profiter de la dynamique de l'équipe pour faire vivre au sport français l'un de ses plus grands exploits. Un bel exemple de réussite collective… bien au-delà du sport.

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