Un rapport met sur la table dix propositions de type ESG. Les investissements des business angels seraient orientés vers des projets à un impact positif sur l'environnement, l'emploi, l'égalité sociale ou la diversité.
L'heure des investissements à impact a sonné. En quelques années, ce mot est devenu l'un des mantras des fonds de capital-risque, qui consacrent des poches de plus en plus profondes aux projets qui ont un impact positif sur l'environnement, l'emploi, l'égalité sociale ou la diversité.
Les business angels, qui jouent un rôle crucial en phase d'amorçage, ne veulent pas rater le train en marche. L'association Pulse vient de publier un rapport avec la Fédération nationale des business angels qui vise à mieux définir ce que sont les investissements à impact, comprendre leurs spécificités et à orienter le capital vers ce type de projets.
Il en ressort que l'impact souffre d'un déficit de notoriété. 15 % des business angels interrogés assurent avoir une bonne connaissance du sujet. Mais près de 60 % considèrent qu'il s'agit d'une tendance de long terme. Le soutien aux projets à impact est toutefois perçu comme risqué, « en premier lieu sur la rentabilité, mais également sur la valorisation à l'entrée, la capacité à passer à l'échelle, la viabilité des projets et la liquidité en sortie », observent les auteurs du rapport.
Méconnaissance des enjeux
Un jugement infondé ? « Il est important de montrer que ce sont aussi des projets viables économiquement », insiste Axel Paugam, responsable finance à impact & responsable d'investissements chez Pulse/Groupe SOS, en citant en exemple des sociétés telles que les applis anti-gaspi Phenix ou Too Good To Go, qui ont connu un développement rapide ces dernières années. Parmi les membres du NEXT 40, il existe aussi des licornes telles que Back Market ou BlaBlaCar, qui peuvent être rangées dans la catégorie des start-up à impact. Alors que la précampagne présidentielle bat son plein et que les sujets relatifs à la tech restent absents, l'association Pulse et la Fédération nationale des business angels veulent faire entendre leur voix et font dix propositions. Pour flécher des financements vers ces projets, ils plaident pour la création d'une fiscalité propre aux investissements à impact, à mi-chemin entre le don et l'investissement conventionnel.
« Celle-ci pourrait notamment dépendre de l'impact généré quand celui-ci est mesurable et quantifié », indique le rapport. Les auteurs recommandent aussi la mise en place d'un fonds de garantie en première perte pour les business angels à impact de manière à ce qu'ils puissent récupérer de 10 à 15 % des montants investis, même en cas d'échec du projet. « Cela serait un changement complet de paradigme », estime Axel Paugam. Mais le rapport ne précise pas avec quel financement…
Un réseau dédié à l'impact
Pulse et la fédération des business angels insistent également sur la nécessité de renforcer la collaboration entre investisseurs européens, assurer une meilleure coopération entre les types de financeurs (par exemple entre les business angels les family offices), et faciliter la mise en relation entre les entrepreneurs et les business angels. « Il y a près d'une centaine plateformes ou club de business angels, mais aucun n'est structuré autour de l'impact. Cela se traduit non seulement par un manque de financement, mais aussi d'accompagnement », constate Axel Paugam. Ce vide sera bientôt rempli. Le 3 décembre, le lancement du premier réseau de business angels à impact sera annoncé à Paris. Il regroupe une quinzaine de membres et a vocation à grandir vite.
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