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Photo du rédacteurThierry Bardy

OpenAI : la star de l'intelligence artificielle vaut déjà 29 milliards



Florian Dèbes


Le laboratoire derrière ChatGPT ne génère aujourd'hui presque aucun revenu. Mais il table sur 200 millions de dollars de recettes en 2023 et même 1 milliard de dollars l'année suivante.

On peut naître comme une organisation à but non lucratif mais très rapidement affoler les compteurs de valorisation financière. OpenAI, le laboratoire derrière le fameux chatbot ChatGPT boosté à l'intelligence artificielle, vient de le prouver. D'après le « Wall Street Journal », la structure fondée en 2015 par Sam Altman (Y Combinator), Elon Musk (Tesla, SpaceX, Twitter), Peter Thiel et d'autres entrepreneurs de la Silicon Valley via un investissement initial de 1 milliard de dollars pourrait aujourd'hui prétendre à une valorisation près de trente fois supérieure.

Alléchés par le potentiel de ce qui est devenu le phénomène tech de l'hiver, des fonds cherchent à racheter pour 300 millions de dollars d'actions auprès des salariés. Sur cette base, OpenAI vaudrait aujourd'hui 29 milliards de dollars, soit le double d'il y a deux ans.

Une organisation fondée pro bono

La performance est remarquable pour l'éditeur d'un assistant virtuel (ChatGPT) encore en phase de test et d'un générateur automatique d'images (Dall-E), tous deux gratuits pour les internautes. Plus encore quand il s'agit d'une organisation fondée pro bono pour « développer une intelligence artificielle sûre pour l'humanité ». Elle n'est devenue qu'en 2019 une entreprise à but lucratif plafonné dont ses investisseurs ne peuvent espérer gagner plus de cent fois leur mise.

Mais aujourd'hui, OpenAI semble convaincre qu'il pourra surfer sur le succès de ChatGPT. Dès la première semaine, un million d'internautes avaient interrogé le chatbot capable de répondre à toute sorte de question et même d'écrire en quelques secondes des devoirs d'école, des pitchs marketing, des scénarios ou encore des programmes de fitness.

D'après l'agence Reuters, l'organisation basée à San Francisco ne génère aujourd'hui presque aucun revenu mais table sur 200 millions de dollars de recettes en 2023 et même 1 milliard de dollars l'année suivante.

Alors que des analystes se prennent à croire qu'OpenAI pourrait convertir son chatbot en véritable moteur de recherche pour le grand public, le modèle économique d'OpenAI repose exclusivement pour l'instant sur un modèle de licence auprès d'autres sociétés technologiques.

Un risque sur le droit d'auteur

Des start-up comme Jasper ou des géants comme Microsoft testent ou sont déjà clients. La première génère des brouillons d'e-mails et de textes publicitaires pour 80.000 professionnels du marketing. D'après The Information, le second travaillerait sur une nouvelle version de son moteur de recherche Bing pour y intégrer le chatbot.

A chaque réponse donnée par ses algorithmes, OpenAI facture ses clients d'un à deux centimes. Côté charge, le laboratoire doit payer les salaires à six chiffres de la grosse centaine d'ingénieurs californiens qu'il fait travailler.

Si elle peut sans doute bénéficier de crédit de la part de Microsoft pour l'accès aux ressources informatiques nécessaires pour faire tourner ses systèmes, la start-up dépense tout de même des fortunes sur cette question, de l'aveu même de son patron. « Nous allons devoir monétiser [ChatGPT, NDLR] à un moment, le calcul informatique nous coûte les yeux de la tête », avait lâché Sam Altman début décembre sur Twitter alors qu'il lui était demandé si le chatbot allait rester gratuit.

Mais ce modèle ne convainc pas tout le monde. D'après la presse américaine, plusieurs fonds d'investissement ont refermé le dossier par crainte de voir Google saper tous les efforts de la start-up avec sa propre technologie. D'autres s'inquiètent du taux de réponses erronées encore élevé sur ChatGPT.

Des questions de droit d'auteur se posent aussi. D'ores et déjà, des développeurs ont lancé une action collective contre GitHub, un service propriété de Microsoft qui s'appuie sur OpenAI pour générer automatiquement du code informatique. Les plaignants y voient « un piratage de logiciel à une échelle sans précédent » puisque le système ingurgite des lignes de code développées par d'autres qui l'inspire pour proposer les siennes. « Pour fonctionner, ces outils doivent être alimentés en textes et en images parfois protégés par le droit d'auteur. Cela peut être légal mais sous certaines conditions », relèvent Charles Bouffier et Victoires Danes au cabinet d'avocat parisien Racine. Les auteurs des oeuvres originales peuvent notamment refuser qu'elles soient reprises par une intelligence artificielle. D'après Bloomberg, OpenAI vient d'ailleurs de recruter une demi-douzaine personnes pour doubler la taille de son équipe juridique.

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